La Batrachomyomachie (ou « combat des rats contre les grenouilles ») est une parodie de l’Iliade. Sans doute écrite aux alentours du IIIe siècle avant J.-C., durant la période hellénistique, elle met en scène le combat d’une journée – contre dix ans – de ces deux animaux, sur les modes épiques et comiques. Comme toute parodie, elle déforme certains éléments de son modèle : que ce soient certains noms propres (Priam, par exemple, figure dans le texte, mais dans son sens premier de « le Boueux »), des références à certains épisodes mythologiques fameux (la pomme de la discorde), l’usage d’épithètes et de descriptions guerrières précises (notamment l’armement), les débats olympiens et les interventions divines, on y trouve pléthore de références, bien souvent délicates à rendre pour un public peu averti. En outre, les citations exactes de certains vers de l’Iliade parsèment le texte, mais détournées de leur sens originel: là, c’est un trait « qui fila à travers son tendre cou », ici, c’est la souris qui « s’accroche à son tendre cou ».
Un jour, un rongeur assoiffé, fatigué par les menaces d’une belette, planta son museau goulu dans une mare pour s’y délecter d’une eau melliflue. Un barboteur cyclopéen le vit et lui tint à peu près ce langage.
Illustrations: Victoria Suppan
La Batrachomyomachie: traduction nouvelle de Bertrand Schmid, Hélice Hélas, mai 2016, 56 p., ISBN 978-2-940522-41-5
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